Une prière d’amour au seuil de 1906

Il y a longtemps déjà, j’ai trouvé cette prière écrite dans le missel de ma Grand-Mère.

 

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Une première déception ne doit pas condamner l’existence entière et ils doivent être bien rares, ici-bas, ceux dont le rêve se réalise intact et sans brisement…

Dieu seul enseigne par la religion le secret de la véritable vie, qui ne fait pas du bonheur humain l’unique objectif ; il faut savoir, quand il s’enfuit reconnaître la main divine qui le retire.

On obtient ainsi comme premier résultat de sa confiance en Dieu une foi qu’on s’efforcerait vainement d’attendre, en comprimant, pour y étouffer une première impression, notre pauvre cœur qu’il a suffit d’élever pour qu’il se calma. C’est ainsi que l’on comprend le secours que l’on éprouve de (8/04) décharger son fardeau de regret et d’angoisse aux pieds d’un confident discret et compatissant. Les secours nous sont libéralement accordés pour démêler tous nos regrets et notre angoisse, la grande part due à notre imagination qu’on croyait éteindre en la comprimant, alors  qu’on ne fait que lui donne plus de force.

1 janvier 1906

Merci mon Dieu de m’avoir permis de bien commencer l’année par votre réception intime dans mon cœur et fortifier des bons conseils et bons souhaits de mon cher Directeur. Oh ! oui, que la paix soit avec moi. Qu’elle soit dans mon cœur, pour donner à mes affections quelques chose de calme et de réparant… Serait-ce le bonheur que j’ai entrevu hier ?... Oh ! avoir auprès de soi un ami fidèle, sonder son cœur libre à toutes nos joies et palpiter à toutes nos souffrances, partager la même tâche, porter les mêmes fardeaux, puiser chaque jour une nouvelle force dans la communion d’un cœur sympathique, oh ! oui cela serait bon par-dessus tout ! Surtout avec « lui ».

 

Mais combien sont-ils ceux qui peuvent goûter cette satisfaction profonde ? Que de fois la puissance du bonheur contenu dans nos affections vient se heurter à une limite douloureuse et implacable ? Que de fois, nous cachons nos plus vives douleurs à celui que nous aimons parce que nous sentons bien qu’il ne pourrait pas nous en libérer. Sur cette pauvre terre, si celle qui aime peut s’attendre à de grandes joies, elle peut s’attendre aussi à de grandes souffrances, qui sont inséparables de son amour et qui sans Dieu seraient sans consolation. Oh ! c’est parce que Jésus n’est pas toujours admis en tiers dans nos amitiés qu’il ne bénit pas ce qu’il s’est fait sans lui et surtout contre lui. Seigneur ne me donnez qu’un cœur qui partage mes sentiments, qu’il prie avec moi dès le premier soir et que nous soyons forts parce que nous serons deux. Si de là peut venir mon bonheur et mon salut, Oh ! mon Dieu gardez le à ma foi comme je lui garde mon amour !

Priere femme 1

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