La Liberté a-t-elle un prix ?

C’est le titre d’une rubrique dans le Forum des Anartistes sur L’Autre journal de Personne.  Belle question. Bonne question. Si la Liberté a un prix, alors elle est monnayable ! Monnayable, oui, mais avec quelle monnaie ? Une monnaie d’or et d’argent ou une monnaie de sueur et de souffrance ? Quel prix donnons-nous à notre Liberté ? D’ailleurs ne sommes-nous pas prêts à accepter une liberté avec un petit « l », n’ayant pas les moyens de nous offrir une Liberté avec un grand « L ».  Sommes-nous prêts à économiser sur notre Liberté? Les lois que nous laissons voter au nom du peuple qui a mis la Liberté au rang de ses emblèmes semblent bien laisser à penser que oui. Vieux peuple, d’un vieux continent épuisé par les guerres et les révolutions aurions-nous perdu le sens de la révolte et avec lui le goût de la Liberté . Cela serait-il d’autant plus vrai que nous confions à un Machin, comme l’a dit le Général qui nous redonna notre Liberté, le droit de faire notre Droit.

Ce Machin, appelé Europe, représente aussi la Liberté pour bien des peuples opprimés. Ces peuples, à défaut de donner la Liberté à leurs citoyens, en envoient par milliers quérir la Liberté chez nous. Ils se saignent de leur forces vivent pour payer le tribut à l’illusion de Liberté que leur vendent nos télévisions et notre Internet à prix de rêves. Combien n’ont pas payé de rêves, un peu de Liberté ailleurs ? Le rêve serait-il une monnaie d’échange de la Liberté ? Peut-on abandonner nos rêves, espace de Liberté par excellence, pour un peu de Liberté dans un espace restreint ? Combien sont-ils morts pour cette Liberté que l’on dit au bout du fusil ? Des mille. Des cents. Des millions. Des centaines de milliers de millions. Des milliards à travers les temps. Donner sa vie pour la Liberté, pas pour la sienne, non, pour celle des autres, de son conjoint, de ses enfants, de ses amis, de ses compatriotes, pour de parfaits inconnus.

Nous, on est prêt à payer pour notre Liberté et encore, pas tous, car certains se satisfont du collier. Mais ceux qui la détiennent sont-ils prêt à nous la vendre ? Ils en tirent tellement d’avantages et de gains pourquoi nous la revendraient-ils ? C’est en comprenant cela que nous comprenons que la Liberté n’a pas de prix. Qu’elle n’est ni à vendre ni à acheter. Elle se donne ou elle s’arrache aux prix de l’amour et des sacrifices qu’elle mérite. Certains y sacrifient leur vie en la mettant aux services des autres pour qu’ils gagnent en Liberté et en bonheur, car il n’y a pas de bonheur sans Liberté. D’autres se refusent bien des plaisirs de la vie pour garder la leur. D’autres encore la vivent pleinement, la vie leur ayant donné toutes les chances. Mais beaucoup, beaucoup trop encore, en rêvent seulement sous le joug des tyrannies que l’humain s’ingénie à inventer pour asservir son frère et sa sœur.

Liberté. Liberté chérie. Liberté j’écris ton nom. Liberté je crie ton nom. Liberté, Liberté, Liberté, Liberté résonnent en écho tous les cœurs épris de Liberté.