Liberté de vivre et de mourir 

Ça y est, ils ont voté le droit de t'enfermer, Liberté.
Ils étaient quelques uns au garde-à-vous dans l'hémicycle vide, Liberté.
Ils étaient là, ceux et celles convoqués pour t'enfermer, Liberté.
Les autres étaient sommés de rester enfermés chez eux, Liberté.
Tes élus n'ont plus droit de parole pour te défendre, Liberté.
Toi, premier des principe de notre République, tu es bafouée, humiliée, Liberté.
Les médias montrent leur vrai visage, celui de la parole choisie par d'autres, Liberté.
Contre toi, on lève toujours la même arme, la peur, Liberté.
Parce que tu leur fais peur, ils lèvent armées et lâches partisans contre toi, Liberté.
Ils vont répandre la peur par monts et par vaux pour qu'on te chasse à mort, Liberté.
Ils et elles sont toujours aussi peu nombreux à oser aller et venir te défendre, Liberté.
Ils et elles sont nombreux à applaudir ceux que nos gouvernants sacrifient, Liberté.
Ils et elles applaudissent joyeux de leur prison domestique la peur répendue, Liberté.
Combien ont choisi de vivre enfermés, combien se le voient imposer, Liberté.
Peut-être suis-je malade aussi, peut-être vais-je mourir aussi, qu'importe Liberté.
Mais vivre sans toi, c'est déjà mourir, voir ces gens enfermés est souffrance, Liberté.
Dans le ciel volent les corbeaux et à terre patrouillent les loups, Liberté.
Tant sont morts pour toi que nous nous devons de refuser cette peur collective, Liberté.
Raillé, insulté, brimé, poursuivi, puni, enfermé, tel est le prix pour te défendre, Liberté.
Il est bien peu au regard de ta valeur, de l'honneur de te défendre, Liberté.
Viens, allons par les rues, champs et bois, plages et montagnes, Marianne, ma Liberté chérie.